L’avant, l’après…

Si je n’ai pas écrit, ce n’est par excès de lamentations face à l’état du jardin après cet hiver désastreux tant par le gel que par la neige mais bien par excès de travail!
Plus de 6 h de besogne en moyenne au jardin  chaque jour. Pas le temps d’être triste, ni en colère (c’est plus mon style!), pas le temps d’avoir des regrets pas plus que des remords (ça ne me ressemble pas non plus!).
Par contre, outre, un travail de nettoyage colossal, un virage à angle droit dans la gestion du jardin et ce que j’en attends.
Plus d’exotiques qui ne tiennent pas le gel, je les donne peu à peu quand elles ont une chance ailleurs et qu’elles ont supporté sans  trop de dégâts, ce qui vient de se passer.
Des abattages d’arbres, de l’élagage régulier à prévoir sur ce qui reste , seule façon de différer le pire pour les mimosas par exemple.
Déplacements des plantes fragiles et un peu en limite de rusticité dans les endroits les plus protégés du jardin.
Remplacements de celles-ci par des plantes rustiques et sans soucis.
Je reprendrai un peu tout ça au jour le jour, au fur et à mesure de la présentation des lieux, des plantes.
Je n’ai pris que de très rares photos , ces trois dernières semaines.
Une petite rétrospective…si vous voulez un aperçu du jardin de l’Aspre sous la neige, vous pouvez jeter un coup d’oeil ici!
http://gardenbreizh.org/photos/ygerne/album-21730.html
C’était avant la neige, un des tous premiers à débourrer, ses bourgeons sont en végétation depuis la fin de l’automne, le sorbaria sorbifolia  Sem, un ravissant arbuste, une valeur sûre dont je reparlerai bientôt!


Celui qui fait au jardin ce que je ne peux déjà plus faire ( mais en ce qui concerne la taille de la haie de lauriers trentenaires, l’ai-je jamais pu?),  a juste eux le temps de finir de la tailler sévère, nous avions bien trop attendu, juste avant la neige. Elle se remplume déjà et la neige l’aurait massacrée. Qu’il en  soit grandement remercié! Elle nous fera de l’ombre de nouveau cet été!
Les mimosas ont fleuri avant et après la neige, ils ont été sévèrement élagués, le prochain billet sera pour eux!
Histoire d’adoucir un peu les choses, j’ai pris le temps quand même de faire des confitures de cédrat Main de Boudha, cela a été du sport et n’est pas encore tout à fait finalisé, je vous raconterai. Reste que les fruits sont très esthétiques surtout je trouve, quand ils sont sur l’arbre qui est encore tout petit mais redémarre dare dare, déjà à l’extérieur. Nous tournons autour de 10° minimum la nuit et de 18° le jour, contraste saisissant avec la neige, les Aspres c’est ça!Et puis au fait, vous avez le bonjour de Riquet le criquet migrateur,découvert dans la haie de lauriers et qui a du se trouver une petite cache le temps que la neige passe…j’ai vu la première hirondelle, un couple de cigognes.  Le faisan s’énerve après sa compagne dans les fourrés juste au delà de la clôture du fond et si je suis toujours à travailler au jardin au crépuscule, c’est accompagnée par les trilles du rossignol qui cherche fortune amoureuse à peine arrivé!

Coma neigeux

Impossible de trouver temps et surtout courage pour écrire à propos de la catastrophe que nous n’avons toujours pas fini de gérer, loin s’en faut et pourtant nous n’avons pas été les plus touchés.
Il a neigé 20 heures de rang sur le jardin de l’Aspre, avec un point culminant lundi en fin de matinée. Il neigeait à mouchoirs comme on dit ici et ce n’est guère un euphémisme, des flocons de poudreuse, très lourde, de la taille d’une bonne cuillère à soupe se sont délicatement posés sur tous les végétaux! A terme,  50 à 60 cm de neige!
Grosse casse sur la plupart des persistants et particulièrement sur les grands arbres comme les cyprès, les mimosas, les eucalyptus, d’autant plus que la dite neige a gelé dans les nuits qui ont suivi avec des températures minima de -7° à – 2° selon les endroits du jardin.
Ce vendredi matin, la neige persiste au sol sur toutes les zones peu ensoleillées, forme des congères là où nous avons déneigé et les gradins par exemple sont toujours recouverts d’une couche de plus de 10cm de neige surmontée d’une pellicule de glace:  impossible de déneiger sans abîmer les végétaux qui sont coincés dessous!
Avant des photos détaillées selon les végétaux, quelques unes  qui résument l’épisode que je viens de vivre. J’ai pris des risques que je regrette à présent mais qui ont été pertinents, le jeune mimosa Boudu que j’ai connu jeune scion de 20 cm et qui culmine à plus de 6 m à présent, n’a perdu qu’une seule petite branche et sa floraison n’a pas été atteinte du tout! Joseph le vieux mimosa bien que je l’ai déneigé lui aussi plusieurs fois, avait un port trop étalé, il a perdu quatre grosses branches charpentières…aurai-je le courage de faire d’autres photos, de ce qu’il en reste à présent et après élagage d’ici quelques jours… il le faudrait!Armée d’une baguette de cuivre, légère et rigide, pour les petits végétaux ou simplement de balais à longs poils,
j’ai du utiliser l’échenilloir qui monte à 6 m et lui donner un ballant maximum, pour déneiger avec suffisamment de force les grands arbres!
A me voir, si petite, au pied de ces géants en souffrance, j’en tremble rétrospectivement et mesure mon inconscience et la prise de risque disproportionnée. J’aime trop ces arbres dont je m’occupe!
Quoi qu’il arrive à présent, je ne planterai plus jamais de mimosas au jardin, ils ne sont pas adaptés à notre climat, c’est pur égoïsme de les y implanter! De même la plupart des eucalyptus, des palmiers, des bananiers, et nombre d’autres exotiques!
Pour ceux-là, il faut avoir la chance de posséder une serre et solide , car nombre d’entre elles, qui servent au maraîchage dans la région, se sont effondrées, l’année sera dure pour les agriculteurs!

Tous au chaud!

Hier, c’est par excès  de travail à la maison que ma seule occupation au jardin a été de superviser le déplacement d’un grand pot du  » Triangle » à la « Cour d’accueil  » !  Aujourd’hui, je comptais y installer le génévrier avec les pensées et une jolie primevère marginée mais tout est resté à l’abri dans l’entrée de la maison, c’est qu’il a carrément neigé cette nuit.
Bel effet sur le chemin de llauses qui va du portillon au grand portail  en traversant de part en part le « Triangle » mais certains au jardin ont plus ou moins apprécié l’expérience!
Un agave macroacantha déjà bien entamé par le froid, don d’un jardinier très généreux, a filé in extrémis dans l’abri de jardin et l’un de ses rejets directement dans l’ une des coupes de boutures du bureau-jungle!
Le pot rapporté d’Espagne pour dominer « la Pelouse » du haut du pilier en pleine rénovation, attend stoïque des jours meilleurs, pas de maçonnerie par ce temps.
L’asphodèle s’en fiche royalement, le froid en pleine tramontane sur les hauteurs des Aspres , elle a l’habitude!
Bizarrement, l’euphorbia obesa dans la jardinière devant la maison, ne semble pas plus affectée que ça…
D’autres ont l’humeur massacrante, surtout lorsqu’on préfère vivre en permanence dans le jardin plutôt que d’accepter de rentrer dans la maison, à chacun ses choix!
Le loropetalum chinense ‘Fire Dance’, planté de quelques jours, vient d’avoir le baptème du feu, la neige souligne bien la double-cuvette d’arrosage en usage par chez nous. la règle d’or: surtout pas d’arrosage directement sur le collet, ça évite les chocs thermiques, en hiver et bien sûr encore plus en été.
Et bien sûr, il y a ceux que rien n’arrête, même pas le grésil dans le vent glacial, le noisetier vert, dénommé « Paul » comme le cousin qui nous l’a offert il y a une petite trentaine d’années, s’est mis en fleur, neige ou pas neige…il s’en moque totalement, ce n’est pas comme moi!
Pas même la possibilité de rester bien au chaud près de la cheminée: avec un vent comme ça, à tous les coups, elle va refouler. Pas le choix:  j’attends bon gré, mal gré, que ce long hiver s’en finisse et  vais m’en aller trier des graines.